La Kaba pèlerinage de la Mecque

La Ka’ba mecquoise fut édifiée à une période indéterminée, peut-être à la fin de l’époque romaine

Ptolémé, géographe grec alexandrin du IIe après J.-C connaît la ville sous le nom de Macoraba. Ce nom signifie le « lieu du sanctuaire » pour indiquer que s’y trouve, comme ailleurs en Arabie, un espace sacré, porteur de divers interdits, autrement dit un « Haram ». Son nom suggère que ce leiu sacré ait été relié à la présence d’eau pérenne.

Son apparence primitive s’apparentait probablement à un simple enclos de pierres, sans toit, édifié à proximité d’un point d’eau salvateur, au fond d’une vallée sèche. 

Foule Kaba

Pointant par ses angles vers les points cardinaux, l’enclos primitif, ébauche du cube actuel, aurait eu pour fonction de servir de support à des roches sacrées. Il s’agissait sans doute qu’elles ne fussent pas emportées par les eaux lors de la submersion du site. En effet cet enclos sacré se tenait, comme aujourd’hui, au plus bas de la cité. La Ka’ba s’élève ainsi dans un lieu de confluence de plusieurs vallées sèches. Actuellement de grands travaux l’ont mis à l’abri de tels inconvénients.

La Ka’ba a souvent été désignée comme un temple. Ce terme est impropre. L’édifice ne ressemble sous aucun de ses aspects à un édifice de culte antique du Proche-Orient, de la Grèce ou de Rome. Le terme de Ka’ba s’identifie à celui de « bayt » qui signifie le lieu de nuitée, la tente, la résidence, la demeure. Le bayt est ce que l’on a coutume de nommer le bétyle, autrement dit une roche sacrée. Celle-ci est alors considérée comme une demeure – bayt en arabe, beth en hébreux – « de dieu » - el, dans la plupart des langues sémitiques, qui donnera Al-lâh, « le Dieu » avec valeur de nom propre en arabe.

La rache est ainsi perçue comme le lieu où se tient la puissance protectrice surnaturelle dont l’enfermement semble maximaliser l’efficace pour le groupe humain qu’elle protège et qui réside lui-même dans son environnement immédiat.

En ce qui concerne les nomades il arrivait qu’ils transportent avec eux les roches sacrées durant leurs déplacements. Il n’en était nul besoin à la Mecque, cité caravanière, qui servait de base de départ et de retour fixe à ses habitants. Il leur suffisait de solliciter l’appui de leurs protecteurs avant le départ par des sacrifices de camélidés et de lui rendre grâce de la même façon auretour.

la kaba

 

La Ka’ba serait par conséquent un simple ensemble bétélyque. Cet ensemble n’était évidemment pas couvert comme aujourd’hui du superbe drap noir, brodé de versets d’or et d’argent du Coran. Les artisans égyptiens le confectionnent  de neuf touts les ans. Le drap est découpé chaque année par la famille mecquoise dévolue à la garde culturelle de l’édifice.

La Pierre Noire et la Pierre Bienheureuse

Pierre noir

 

Jusqu’à ce jour deux roches sacrées demeurent incluses dans les murs. La Pierre Noire est maçonnée dans l’angle Est. Il s’agit probablement d’une roche basaltique comme l’on en trouve en abondance dans cette région. La seconde roche sacrée est placée à l’angle Sud du côté du Yémen. Bienheureuse, parce que le Yémen et ses montagnes constitue un château d’eau qui permet les cultures comme nulle part ailleurs dans la péninsule arabique à l’exception de Oman.

L'intérieur de la Ka’ba

 

Interieur Kaba