Un pape au château de Chillon

Le pape Félix V a vécu au château de Chillon toute une saison de l’année 1442

Chateau de Chillon

Autrefois le château n'avait pas ce bel aspect - c'était un castrum, soit un lieu fortifié.

 

Au Château de Chillon, il s’était accompagné d’une importante suite de grands dignitaires ecclésiastiques. Il faut croire que l’air lui convenait, car ce personnage, avant de voyager et de se poser à un endroit, avait pour habitude d’envoyer des spécialistes pour expertiser « l’air ».

Il aimait cette forteresse, puisque bien avant qu’il soit pape il avait voulu lui redonner vie  en y envoyant un maître d’œuvre. Il y avait fait d’importants travaux et modifié le système défensif au sommet des tours et des enceintes. 

Avant de devenir pape, alors qu’il était Amédée VII, comte de Savoie, il avait filé un amour de vingt ans avec sa femme Marie qui lui avait donné sept enfants. Elle mourut en couches en 1422. Veuf, il devint papa sous le nom de Félix V en 1439, alors qu’il y avait déjà deux papes en fonction. Pour cette raison il est considéré par l’Église comme un antipape. Dix ans plus tard, impuissant à supprimer le schisme, il abdiqua à Lausanne. Il mourut en 1451 à Genève, dont il était resté l’évêque. 

Son règne fut celui d’un grand homme. Cela n’empêche pas que les jugements sur sa personne soient très contrastés. D’une part, certains mettent en évidence son comportement face aux communautés juives qu’il soumit à un étroit contrôle, ainsi que la sévère répression qu’il exerça contre la sorcellerie. Le bon pape Félix aimait trop le confort pour rester à Chillon. Il vécut une grande partie de sa vie à Ripaille, château légendaire pour sa débauche. D’autre part, certains le considèrent comme un saint homme, bien qu’il ne fût jamais reconnu comme tel par l’Église, malgré l’instruction d’un procès en canonisation. 

Sortilège au château de Chillon, mon roman