Rome devient une ville chrétienne

Rome devient une ville chrétienne : VIIème au Xème siècle 

En 609 Boniface III transforme le Panthéon en église : Santa Maria ad Martyres. A cette date la population se concentre dans la boucle du fleuve, entre le Capitole et le Château St Ange, le long des conduites souterraine de l’Aqua Vergineet de quelques aqueducs encore en état. En outre il existe quelques agglomérats urbains : le Latran, le Borgo Vaticano, quelques maisons dans le Trastevereet le petit bourg près de St Paul hors les murs. 

Les palais impériaux du Palatin sont en ruines. Restent la résidence du chef militaire byzantins et de l’exarque. Les zones peu ou pas habitées sont laissées à l’Eglise. Le Sud-est de Rome est une campagne où s’élèvent quelques églises et chapelles.

Cette dispersion de l’habitat rend nécessaire la construction
de fortifications ponctuelles. Elles sont souvent installées dans
des grands édifices ou adossées à leurs ruines. Ainsi le mausolée d’Hadrien est transformé en château (Château St Ange)
et contrôle le passage du fleuve. Pendant les derniers siècles
4 ponts se sont effondrés. On ne peut passer que par le pont réaliser le baldaquin de la basilique d’Aetius, les ponts Fabricus et Cestius de part et d’autre de l’île Tibérine et le pont Emilien. Ils sont contrôlés par le pouvoir. 

Au VIIème siècle le pape fournit toujours l’annone (distribution de blé à la population) en exploitant les vastes domaines agricoles donnés par l’aristocratie. L’administration civile ayant disparu c’est l’Eglise qui la remplace. Les fonctionnaires sont issus de l’ancienne classe sénatoriale. Ils occupent le sommet de la hiérarchie tant militaire qu’ecclésiastique. Des troupes byzantines sont installées en permanence dans la ville mais elles sont formées d’hommes provenant de la population locale. C’est le pape qui les entretient. Le pouvoir temporel de l’Eglise apparaît ainsi comme naturel. 

Le VIIème siècle est ainsi comparativement une période assez calme. Le pape parvient à payer un tribut aux Lombards qui le laissent en paix. Byzance ne s’ingère que peu dans les affaires, occupée qu’elle est avec les agressions musulmanes et le grignotage de ses possessions en Italie par les Lombards. Toutefois la supériorité maritime de Byzance permet la continuation du trafic maritime et fluvial, de sorte que des installations portuaires sont reconstruites sur la rive gauche du Tibre. La zone qui leur fait face, va de l’ancien forum de Trajan au Tibre en passant par les pentes du Quirinal. Là se trouvent les marchands grecs, les soldats, les tavernes, en un mot la vie commerciale. 

Le sommet de la hiérarchie est constitué d’un groupe restreint de prélats, assistés de quelques administrateurs laïcs et de chefs militaires, les primiciers. En dessous il y a le clergé et peuple (populus) représenté par les chefs des grandes familles mais aussi la « militia romana » classe d’hommes libres, armés, d’origine variée. Ils sont divisés en bannières correspondant à douze districts militaires. Ils sont fidèles à l’Eglise et la défendent contre les prétentions byzantines ou lombardes. 

Les anciens temples et édifices administratifs sont, depuis le début du VIIème, transformés en églises. Ainsi par exemple l’ancienne curie du sénat devient l’église Sant’Adriano et sur le Capitole, le temple de Junon devient un monastère grec. Si de nombreuses églises sont construites dans la zone du forum, pourtant peu habitée, c’est parce que l’Eglise veut faire oublier les derniers vestiges païens. 

En 705 le pape Jean VII construit une résidence pontificale sur le Palatin, dans la Domus Tiberiana. Il s’éloigne ainsi du Latran considéré comme peu sûr mais surtout il s’installe symboliquement sur les lieux de l’ancien pouvoir romain. 

Télécharger version complète tirée de la Louve à la Tiare de Pierre B.pages 1à 21