Esclavage au Moyen Age en occident

Au passage de l’antiquité au Moyen Age, l’esclavage est remplacé progressivement en Occident par le servage.

En revanche, dans le monde arabo-musulman, il va connaître l’apogée de son réseau avec notamment la traite des noirs. On est esclave par la naissance si l’on est enfant d’esclave. On le devient si l’on est prisonnier de guerre ou citoyen déchu de ses droits. Les esclaves sont aussi des criminels ou des enfants abandonnés très jeunes.

On vend et achète les esclaves dans un marché comme une chose ou un animal. Un esclave ne possède pas de biens, ne peut pas se marier (jusqu'au XIe siècle), n'a pas accès aux tribunaux et ne peut pas devenir soldat. Le maître a tous les droits sur son esclave : il peut le revendre ou même le léguer en héritage. Les esclaves sont parfois affranchis.

Entre 529 et 533, l'empereur d'Orient Justinien Ier fait publier une mise à jour complète des lois romaines, connue sous l'appellation de Code Justinien. Dans les divers statuts sociaux réglementés, l'esclavage continue d'avoir sa place, malgré le contexte chrétien. Le traitement de l'esclave est néanmoins amélioré, et l'affranchissement est facilité, voire recommandé. Durant tout le Moyen Âge, Constantinople demeure un grand marché d'esclaves.

Malgré la condamnation formelle de l'Église, se maintient et se développe la pratique de la castration de jeunes es- claves pour en faire des eunuques, candidats potentiels à de hautes positions dans l'administration.

Tout au long du Moyen Age le nombre d’esclaves diminue en Europe occidentale. L’esclavage est remplacé par d’autres rapports de dépendance comme le servage.

Une autre forme de servitude est apparue en Occident au temps de Charlemagne et de ses successeurs : le servage

En ces premiers siècles du Moyen Âge, sous l'effet de l'insécurité et de l'affaiblissement du pouvoir central, les paysans sacrifient leur liberté en échange d'un lopin de terre et de la protection du principal guerrier du lieu, le seigneur. Ils deviennent des serfs (une déformation du mot latin servus, esclave).

A la différence des esclaves traditionnels, les serfs de l'époque carolingienne ne peuvent être vendus comme des meubles. Ils ont une existence juridique faite de droits et de contraintes.

Les serfs sont attachés à leur lopin de terre, de père en fils, et n'ont pas le droit de le quitter ni de le vendre. De là le nom de «manants» qui leur est souvent donné (du latin manere, rester).

En échange de la terre, les serfs doivent verser à leur seigneur une redevance annuelle, généralement en nature (céréales,...). Ils doivent aussi travailler une partie de l'année sur les terres qui appartiennent en propre à leur sei- gneur, la «réserve». Si leur fille se marie à l'extérieur de la seigneurie, les serfs doivent verser une taxe spéciale, dite de «formariage» pour compenser la perte de revenu qui s'ensuit pour le seigneur. Enfin, à leur décès, ils doi- vent aussi payer une taxe dite de «mainmorte» pour pouvoir léguer leurs biens meubles (outils,...) à leurs héritiers légitimes.

Au fil des générations, les seigneurs en manque d'argent relâchent leur emprise sur les serfs. Ils leur cèdent la pleine propriété de leur terre, sans servitude d'aucune sorte, contre espèces sonnantes et trébuchantes, si bien qu'au XIIIe siècle, à l'époque du roi Saint Louis, le servage a déjà à peu près complètement disparu d'Europe occidentale.

Chapitre 2 - L'esclavage en Europe