Le Bernin, Gian Lorenzo Bernini
- Détails
- Écrit par Danielle
Gian Lorenzo Bernini dit le Bernin, est né à Naples le 7 décembre 1598. Il est décédé à Rome le 28 novembre 1680
C’est un architecte, sculpteur et peintre qui a marqué le XVIIe siècle. Son style de prédilection est le baroque. Il a eu pour premier mécène le Cardinal Scipione Borghese, puis tous les papes qui se suivirent tout au long de sa vie.
Son père, Pietro, était également sculpteur. C’est lui qui l’initia à cet art en l’emmenant à Rome en 1605 où il avait une commande du pape Paul V Borghese. Il apprit comment s’organisait un chantier utilisant des artistes divers (sculpteurs, peintres) ce qui lui servira dans ses œuvres à venir.
Dans la Rome de cette époque travaillaient et se fréquentaient des artistes de toute l’Europe. De nouvelles conceptions artistiques se côtoyaient grâce à des personnages aussi divers que Le Caravage et les frères Carrache. Il vivra le passage de l’art de la Renaissance au Baroque dans lequel il excellera.
Le sculpteur
Dès ses premières œuvres on perçoit le génie du Bernin. Entre 1621 et 1625, soit entre 23 et 27 ans, il sculpte pour le Cardinal Scipion Borghèse, Enée et Anchise, le Rapt de Proserpine, le David et l’Apollon et Daphnée. Ces personnages sont saisis dans le mouvement. On s’attend à ce qu’ils se mettent à bouger. On peut les admirer à la Villa Borghèse (Ne pas oublier de réserver le billet car le nombre de visiteurs est limité).
La maîtrise exceptionnelle dont il fait preuve lui vaut immédiatement la célébrité.
Le sculpteur portraitiste
Au début du XVIIe les représentations des grands personnages sous forme de bustes, étaient fort appréciées. Le Bernin excella aussi dans cet art. Il avait le don pour donner vie à ses modèles et faire ressortir leurs traits de caractère dominants. Les plus célèbres sont ceux du cardinal Scipione Borghèse, du pape Paul V, de Costanza Buonarelli ou encore de Louis XIV lors de son séjour en France.
Le restaurateur
Ayant étudié son art sur les sculptures grecques et romaines, il fut également un restaurateur de talent. Le cardinal Borghèse fit appel à lui pour sculpter le matelas sur lequel il voulait que repose la statue romaine de l’Hermaphrodite endormi (actuellement au Louvre).
Le Bernin devint rapidement l’artiste préféré des papes qui lui firent de nombreuses commandes :
Pontificat d’Urbain VIII Barberini
En 1623 Maffeo Barberini fut élu pape avec le nom d’Urbain VIII. Ce pontife, grand amateur d’art, était également un admirateur du Bernin. Son ambition était de donner à l’Eglise une image de force triomphante à travers des œuvres architecturales et urbanistiques. Le Bernin fut l’artiste choisit en premier lieu pour mettre en scène ses projets.
La première commande fut, en 1624, une statue de Sainte Bibiana, destinée à l’autel de l’église homonyme. Dans cette œuvre les sentiments de la sainte se préparant au martyre, sont traduits par le regard et le plissé de la robe. La statue est placée dans la pénombre d’un oratoire, décoré par Pierre de Cortona.
Le pape lui confia ensuite la réalisation de l’imposant baldaquin en bronze de la basilique St Pierre. Il sculpta également la statue de Saint Longin, placée dans un des 4 piliers qui soutiennent la coupole.
Baldaquin St-Pierre | Saint Longin St Pierre | palazzo barberini |
En 1627 il commence le tombeau d’Urbain VIII qui sera placé dans la basilique St Pierre.
En 1629 il remplace, en collaboration avec Borromini, Carlo Maderno qui vient de décéder, sur le chantier du palais Barberini. Il réalise également sa première fontaine, celle du Triton située sur l’actuelle place Barberini suivie de celle des abeilles, symboles de la famille Barberini.
Pontificat d’Innocent X Pamphilj
En 1644 Innocent X monte sur le trône de St Pierre. Les commandes diminuent. Le Bernin est mis à l’écart au profit de Borromini qui se voit confier la restauration de St Jean du Latran et de Carlo Rainaldi qui construit le palais Pamphilj et l’église de Sainte Agnes en Agone, sur la place Navone.
Quelques années plus tard, il se réconcilia avec le pontife. Il réalisa alors une de ses œuvre les plus fameuses, la Transverbération (ou extase) de Sainte Thérèse d’Avila à l’église Sainte Marie de la Victoire. L’ange et la sainte sont mis en scène dans une chapelle surplombée par deux balcons occupés par des membres de la famille Cornaro. Cette œuvre a fait beaucoup parler d’elle en raison de l’expression trop sensuelle de Ste Thérèse. Le Bernin réalisa d’ailleurs une autre « extase », celle de la Bienheureuse Ludovica Alberti qui se trouve à l’église de San Francesco à Ripa.
Ange extase de Ste Thérèse eglise santa maria della vittoria |
Extase de Ste Thérèse | Extase de la beata Ludovica Alberti |
En 1644 il réalisa la Fontaine des 4 fleuves sur la place Navone, la statue de Sœur Maria Raggi dans l’église de Santa Maria sopra Minerva, ainsi que la statue de l’éléphant sur la place attenante ainsi qu’un un buste d’Innocent X visible aujourd’hui au palais Doria Pamphilj.
Pontificat d’Alexandre VII Chigi
Le pape Chigi était, comme Urbain VIII, un humaniste et un esthète, qui s’entoura d’artistes et d’architecte afin de continuer l’œuvre d’Urbain.
Le Bernin sculpte l’ange et Abacuc pour la chapelle Chigi de la basilique Ste Marie del Popolo ainsi que la Chaire de Saint Pierre dominant l’abside et l’autel principal de la basilique St Pierre. A l’extérieur de la basilique il conçoit et réalise la colonnade qui entoure la place St Pierre dont les bras s’ouvrent pour accueillir symboliquement le peuple de Dieu.
Il est également chargé d’agrandir le palais pontifical du Quirinal et construit en même temps la charmante église elliptique de St André du Quirinal.
Connu et reconnu dans toute l’Europe, Louis XIV le fit venir à Paris en 1665 pour restructurer le palais du Louvre. Le Bernin se rendit rapidement compte que son style n’était en accord avec les goûts français de l’époque. Il retourna à Rome après quelques mois.
Enfin fut chargé de construire, en 1672, le tombeau du pape Alexandre VII avec l’aide de ses élèves. Ce tombeau se trouve dans la basilique St Pierre. Il diffère des précédent en ce que le pape est représenté à genoux, priant, et non pas en gloire et puissance comme celui d’Urbain VIII.
Pontificat de Clément X Rospigliosi
Sous ce pontificat il est chargé, avec ses élèves, de réaliser les statues pour le pont St Ange. Une seule est signée de sa main mais le pape n’a pas voulu qu’elle soit exposée aux intempéries. On peut la voir dans l’église de San Andrea delle Fratte.
Il sculpte à nouveau une extase, celle de la bienheureuse Ludovica Albertoni en 1671, issue d’une famille liée aux Rospigliosi. On peut la voir dans l’église de San Francesco in Ripa.
Le Bernin meurt le 28 novembre 1680. Il repose sous une plaque de marbre, près de l’autel, dans la basilique de Ste Marie Majeure.