Santa Prassede, Basilique

Informations importantes

Adresse : Via di Santa Prassede 9a. Il existe également une entrée qui donne Via San Martino ai Monti.

Horaire d’ouverture : 7 heures à 12h30 et de 16 heures à 18h30

Cette basilique fait partie du parcours "Promenade sur l'Esquilin"

Historique

L’église, élevée au rang de basilique mineure, est dédiée à Sainte Prassede, sœur de Sainte Pudenziana, toutes deux, filles du sénateur romain Pudente. Ce sénateur aurait reçu dans sa demeure Saint Pierre. Les deux sœurs, converties, recueillaient les corps des martyres et Sainte Prassede épongeait leur sang puis le faisait couler dans un puits situé sur leur domaine. L’emplacement de ce puits se situe actuellement dans la nef de l’église. Il est marqué par un disque de porphyre inséré dans le pavement.

Le père, son épouse et ses deux filles, furent martyrisés selon certaines traditions. Selon d’autres sources ce ne fut pas le cas. C’est dans leur propriété qu’aurait été construite la première église dédiée à Ste Prassede. En effet on a des traces écrites de l’existence d’un « titulus praxedis » à cet endroit dès le Vème siècle.

A noter que sa sœur, Sainte Pudenziana, possède également une église qui lui est dédiée.

L’église fut rénovée par Adrien I en 780 et totalement reconstruite par Pascal Ier en 817. Il fit construire la chapelle de Saint Zénon. Bien vite des constructions se sont adossées à l’église de sorte qu’aujourd’hui encore, seule une petite partie de ses façades est visible.

Dans la première moitié du XIIIème siècle on dut ajouter 3 grands arcs et 6 grands pilastres afin de consolider les murs de la nef. C’est également à cette période que l’on édifia le campanile.

 

Au XVIème siècle le cardinal Charles Borromée fit agrandir les fenêtres, refit le tabernacle soutenu par 4 colonnes de porphyre et restaura l’escalier et le portail d’accès principal.

En 1730-1735 l’autel principal et la crypte furent modifiés par Francesco Ferrari à l’occasion de fouilles menées dans le but de rechercher les restes de martyres. Enfin en 1918 on refit le pavement cosmatesque et on mit en valeur les réalisations médiévales.

Description de l’église-basilique de Sainte Prassede

Façade

On peut la voir depuis la Via San Martino ai Monti. Il faut entrer par un prothiron (petit porche soutenu par 2 piliers) d’origine paléochrétienne, dans une petite cour entourée de bâtiments résidentiels. De là on fait face à la façade proprement dite est percée de 3 fenêtres et à l’entrée d’époque baroque.

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  Santa Prassede, Façade Santa Prassede, Nef

Intérieur

L’église est divisée en 3 nefs au moyen de deux rangées de colonnes et de pilastres qui soutiennent les arcs de renforcement édifiés au XIIIe.

La partie contenant l’autel principal et la crypte a été refaite entre 1730 et 1735 par Ferrari sur commande du cardinal Ludovic Pic de la Mirandole. Il a fait réaliser les deux rampes d’escaliers latérales et celle menant à la crypte, la balustrade, le ciborium qui domine l’autel, refait également à cette occasion. Les stalles entourant l’autel sont également de cette époque.

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Santa Prassede, Abside Santa Prassede, Autel principal

Au centre de l’abside se trouve un tableau représentant Sainte Prassède recueillant le sang des martyres.

Les mosaïques de l’abside et celles décorant l’arc triomphal le précédant sont du plus grands intérêt. Elles remontent à la reconstruction de l’église par Pascal Ier au IXème siècle.

Dans le dôme de l’abside figurent, au centre le Christ levant la main droite portant les stigmates de la crucifixion et dans la main gauche un parchemin. Sa tête est surmontée par la main de Dieu le Père. A sa gauche sont représentés Saint Pierre, Sainte Pudenziana et un diacre. A sa droite on découvre Saint Paul, Sainte Prassède et le pape Pascal Ier. Dernier porte dans ses mains la maquette de l’église qu’il a construite. Sa tête est entourée d’une auréole carrée. Elle signifie que le personnage est vivant et n’est pas encore sanctifié. santa prassede_pascal

Dans la partie inférieure de la mosaïque se trouvent 13 agneaux. Celui du centre est l’agneau pascal, représentant le Christ. Il est sur une colline de laquelle coulent les quatre fleuves du Paradis vers les quatre points cardinaux. De chaque côté de l’agneau pascal se trouvent 6 agneaux symbolisant au total les 12 apôtres. Sur les côtés de chaque groupe se trouvent deux villes saintes : à gauche Bethléem et à droite Jérusalem.

L’arc de l’abside est orné de l’agneau pascal au centre, représentant le Christ. Il est entouré de 4 anges et de 4 animaux symbolisant les 4 évangélistes : l’aigle, Saint Jean ; le taureau, Saint Luc ; un homme, Saint Mathieu et un lion, Saint Marc. Au-dessous se pressent 24 vieillards offrant au Christ une couronne d’or.santa prassede_arcC

L’arc triomphal illustre le chapitre 21 du livre de l’Apocalypse. On y voit le Christ vêtu d’une tunique rouge, St Paul et St Pierre, des évêques et des martyres

La crypte : on y entre en descendant un escalier et en parcourant un étroit corridor flanqué de 4 sarcophages, on parvient devant un autel cosmatesque. Un second escalier conduit à la chapelle du crucifix. On y trouve également un sarcophage sur lequel figure le nom des 2 saintes.

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Autel de la crypte Sarcophage des Saintes

Nef de droite

On y parvient directement lorsque l’on entre par la Via Santa Prassede. A droite de l’entrée se situe la chapelle du Crucifix, datant du XIIIe à l’emplacement de l’ancien transept droit. Actuellement on y a placé des fragments de l’ancienne église mis à jour lors des fouilles de 1918. Sur un des côtés se trouve un grand crucifix de bois du XIVe et de l’autre se dresse la tombe du cardinal Pantaleo Anchier datant de 1286.

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Fragments de l'ancienne église Tombeau cardinal Pantaleo Anchier

A gauche de l’entrée on peut admirer une fresque du XIIIe représentant la Madone du Salut et sur le premier pilier une épigraphe du IXe contenant les noms des martyres dont les reliques furent placées dans l’église par le pape Pascal Ier.

Chapelle de Saint Zénon : Cette chapelle a été construite par Pascal Ier pour servir de monument funéraire à sa mère Théodora. Il s’agit de l’unique monument entièrement de style byzantin conservé à Rome. On le surnomme « le jardin du Paradis » en raison de la beauté de ses mosaïques. Dédié à St Zénon, il contient ses restes.

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Chapelle St Zénon Plafond chapelle St Zénon Mosaïque avec Théodora

Au dessus de l’entrée est placée l’urne funéraire de Théodora. Elle est entourée d’écussons contenant les figures de la Vierge et de différentes saintes ainsi que la représentation du Christ entouré des 12 apôtres.

Sur la voûte on a placé 4 anges qui soutiennent un écu contenant la figure du Christ Pancreator.

Sur la paroi du fond se trouvent St Pierre et Paul. Sur celle de gauche on aperçoit dans la partie supérieure Stes Agnès, Pudenziana et Prassede. Dans la niche située au dessous sont illustrés les bustes de la Vierge Marie, Stes Prassede et Pudenziana ainsi que de Théodora dont la tête est surmontée d’une auréole carrée indiquant qu’elle vivait encore au moment de la réalisation de la mosaïque.

La chapelle communique à sa gauche avec la chapelle du cardinal Coëtivy et à droite avec celle de la colonne de la flagellation.

La colonne de la flagellation est, selon la tradition, celle à laquelle a été attaché Jésus durant son supplice. Elle a été ramenée à rome par le cardinal Giovanni Colonna en 1223.13 eglise_san_prassede_colonne_flagellation_1

Viennent ensuite la Chapelle Cesi, édifiée en 1595 et celle de Saint Bernard des Uberti datant du XVIIIe.

Nef centrale

Elle a été en partie refaite entre le milieu du XIXe et le début du XXe siècle. On a mis en place on plafond à caissons et refait le pavement dans un style cosmatesque. Sur les parois on peut voir des tableaux peints entre 1594 et 1596 notamment par Giovanni Balducci.9

Nef de gauche

Au fond se trouve une plaque de marbre noir sur laquelle la tradition prétend que dormait Ste Prassede.

On trouve ensuite les chapelles de Saint Pierre et de Saint Charles Borromée, toutes deux construites au début du XVIIIe. Puis la Chapelle Olgiati, famille de banquiers, faite en 1583-86. On y trouve des fresques du Chevalier d’Arpin et de Federico Zuccari. La dernière vers le haut est celle ce Giovanni Gualberto érigée au début du XIXe siècle.

Evénement marquant

Cette église a été le témoin d’un acte extrêmement violent. En 1118, dans le cadre d’un conflit entre les familles Frangipane et Pierleoni, fut élu pape Gélase II, avec l’appui de ces derniers. Les Frangipane réagirent en faisant nommer un antipape, Grégoire VIII. Le 21 juillet les Frangipane firent irruption dans l’église alors que Gélase célébrait la messe, avec l’intention de le trucider. Celui-ci réussit à s’enfuir encore vêtu des ornements sacerdotaux et à sauter en selle. Il prit le chemin de la France où il voulait se réfugier et convoquer un concile. La mort le surprit à Cluny le 28 janvier 1119 avant qu’il puisse le faire.

Télécharger version complète tirée de la Louve à la Tiare de Pierre B. p.56-60