San Pietro in Vincoli

SAN PIETRO IN VINCOLI, BAISILIQUE (SAINT PIERRE AUX LIENS)

Informations pratiques

Adresse : Piazza San Pietro in Vincoli

Horaires d’ouverture : Octobre-mars : 08h00 à 12h30 et 15h00 à 18h00

                                   Avril-septembre : 08h00 à 12h30 et 15h00 à 19h00

Cette église fait partie du parcours "Promenade sur l'Esquilin"

 

 

Historique

Le premier édifice religieux fut construit en 442 par Licinia Eudossia, fille de Théodose II, empereur d’Orient, et épouse de l’empereur romain Valentinien III. Pour cette raison la basilique est également appelée église Eudossiana.

La mère d’Eudossia avait reçut du Patriache de Jérusalem, Juvénal, les chaînes qui avaient entravé Saint Pierre en Terre Sainte. Elle apporta les chaînes au pape Léon I. Ce dernier lui présenta également des chaînes que Saint Pierre avait portées lors de son incarcération à Rome, à la prison mamertine. Les deux chaînes, mises en contact fusionnèrent en un seul élément.

C’est en souvenir de ce miracle que fut fondée la première église. Au milieu de XVème siècle elle a été restructurée par le pape Sixte IV et réaménagée par Jules II au début du XVIe. Depuis cette époque son aspect n’a plus beaucoup changé jusqu’à nos jours bien que des travaux furent encore réalisés aux XVIIIe et XIXe siècles.

A noter que la basilique est flanquée d’un cloître dont la construction, attribué à Giuliano da Sangallo, remonte à 1493-1503.

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Cloître San Pietro in Vincoli Fontaine du Cloître

 

Description de la basilique de Saint Pierre in Vincoli

Façade

La façade est précédée d’un porche à cinq arcades séparées par des pilastres. Il a été réalisé Baccio Porticelli.

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Façade de S Pietro in Vincoli la nef

La Nef

Elle est divisée en trois parties au moyen de deux rangées de 20 colonnes doriques. Elles datent de la première église et on pense qu’elles ont été récupérées sur le portique de Livia voisin.

La voûte surbaissée est ornée d’une grande fresque de Giovanni Batista Parodi.

Sous l’autel principal se trouve un tabernacle fermé par des portes de bronze, œuvre de Caradosso en 1477. Il contient une urne de bronze doré, vitrée, où se trouvent les chaînes de Saint Pierre. L’urne est sortie et exposée à la dévotion des fidèles chaque 1er août, lors d’une cérémonie solennelle.

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Autel principal Reliquaire avec les chaînes

 

Tout de suite après l’entrée, sur le côté gauche, on trouve le tombeau d’Antonio et Pietro del Pallaiolo, orné de leurs portraits surmontée d’une de leur fresques pietro_i_vincoli_tombe_

Toujours dans le bas-côté gauche se situent plusieurs tombes de dignitaires ecclésiastiques tels les cardinaux Carlo Aldobrandini et Vechiarelli. Au milieu de ce côté on peut admirer une mosaïque représentant St Sébastien. Ce portrait est intéressant car il s’agit de la seule représentation de ce Saint en vieillard, avec une barbe.

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Tombe du Card. Carlo Aldobrandini Tombe du Card. Vechiarelli Mosaïque St Sébastien, VIIe

Dans le droit bas-côté se trouve à la hauteur du deuxième autel, un portrait de St Augustin attribué au Guercino.

 

Le Mausolée de Jules II de Michel-Ange

Le plus grand intérêt de cette église réside dans la présence, au sommet de la nef de droite, du mausolée de Jules II réalisé par Michel-Ange. En réalité il s’agit d’une bien petite partie du projet initial de l’artiste, voulu par le pape. Il était d’ailleurs destiné à être placé au centre de la nef de la basilique St Pierre au Vatican, là où s’élève le Baldaquin du Bernin.

L’œuvre originale, telle que voulue par Jules II en 1504, devait mesurer 11x7 mètres, s’élever sur 2 étages et comprendre une 40aine de statues de marbres, rehaussées de bronze. Elle aurait eu la forme d’un édifice rectangulaire à l’intérieur duquel se serait trouvée la dépouille du pape défunt.

 

La grande statue de Moïse devait faire le pendant à une autre, de taille égale, représentant St Paul. Elle aurait dû trôner à l’étage supérieur, symbolisant l’étage céleste, tandis que les esclaves se seraient trouvés à la partie inférieure, c’est-à-dire à l’étage terrestre.

L’œuvre actuelle est due en partie à Michel-Ange (notamment le Moïse, Léa et Rachel) et en partie à ses élèves. Moïse est accompagné sur sa droite de Rachel et sur sa gauche de Léa.

 

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Projet du Tombeau de Jules II Tombeau actuel de Jules II Moïse du Tombeau de Jules II

 

Le marbre fut choisi par l’artiste à Carrare et transporté à Rome, sur la place Saint Pierre. A la mort de Jules II en 1513, le contrat est renouvelé par Léon X. L’ampleur de l’œuvre est encore réduite par les différents papes qui se succèdent jusqu’en 1542. Il faut dire que Michel-Ange s’est également consacré pendant toutes années à de nombreux travaux qui l’ont retardé.

A noter que toutes les statues n’ont pas trouvé leur place sur le mausolée. Ainsi l’esclave rebelle, pièce de 216 cm de haut, et l’esclave mourant, haut de 229 cm, se trouvent au Louvres à Paris. Elles ont fini à Paris après avoir été écartées du projet lors d’une des nombreuses versions envisagées puis abandonnées.

 

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Il en va de même des Esclave jeune et Esclave qui se réveille, qui sont des ébauches de statues actuellement exposées à Florence. Ces statues accompagnent celle du Génie de la Victoire.

 

Pourquoi Moïse porte-t-il des cornes ?

Les cornes sur la tête de Moïse symbolisent des rayons de lumières. Cela est tiré de la Bible qui dit que Moïse descendant du Mont Sinaï avait deux rayons de lumières qui sortaient du crâne. En hébreux, les rayons se disent « Karen » mais lors des traductions successives le mot se transforma en « Keren » qui signifie « cornes ». C’est la raison pour laquelle Moïse porte des cornes.

 

Où se trouve le corps du pape Jules II Della Rovere ?

Jules II mourut le 21 février 1513 alors que son mausolée n’était pas terminé. Son corps fut embaumé (le premier pour un pape) et placé sous l’autel de la Basilique St Pierre (l’ancienne puisque la nouvelle que nous connaissons n’était pas encore édifiée). La dépouille était richement vêtue et ornée de nombreux bijoux de valeur. Pour cette raison, lors du sac de Rome en 1527, les Lansquenets de Charles Quint, profanèrent la tombe et le cadavre.

 

Lorsque le 12 février 1610 on retrouva sa tombe, il n’y avait que bien peu de restes. Ils furent rassemblés et déposés dans la chapelle des Della Rovere, dans l’église Santa Maria del Popolo sur la place du même. Une fois le monument achevé, ils y furent enfin déposés pour le dernier repos de ce terrible pontife.

 

La suffisance des « connaisseurs » !

On raconte qu’un jour, alors que Michel-Ange se trouvait devant la statue de Moïse, passa le Gonfalonier Pier Solderini, important personnage ecclésiastique. Il fit remarquer à l’artiste qu’à son avis le nez n’était pas de bonne proportion. On dit que Michel-Ange prit ciseaux et marteau et tournant le dos à son illustre visiteur fit semblant de donner quelques coups à la statue. Lorsqu’il se retourna, Solderini déclara : « Ora va bene » et s’en alla content de lui.

 

La légende du coup de marteau

Michel-Ange aurait été si impressionné de son propre travail qu’il s’adressa à Moïse en lui demandant « Pourquoi ne parles-tu pas ? ». La statue ne lui répondant pas, Michel-Ange que l’on sait irascible, l’aurait frappée d’un coup de marteau sur le genou droit. En fait on ne retrouve aucune trace de ce moment de rage. Tout au plus on distingue une veine bien apparente mais naturelle en cet endroit.